Paysages de l'Islande, à travers un roadtrip autour de la terre de glace.
La capitale de l'Islande est une ville incontournable au visiteur, quoiqu'elle ne subisse la mondialisation et ressemble à beaucoup d'autres ville occidentales...
Il n'en reste pas moins quelques endroits à visiter tels que l’église luthérienne en béton - Hallgrímskirkja -, le port et sa sculpture du voyageur solaire, ... ainsi que de nombreuses fresques de street art.
Cependant, je ne me suis pas attardé à Reykjavík car j'y suis arrivé en début de soirée, et j'avais prévu dormir à Akranes, à 45 minutes de la capitale.
Méfiez-vous, en Islande il faut se fier au temps de trajet, pas à la distance ! L’état de la route et la météo influent bien plus que le nombre de km sur la durée du voyage
A vrai dire, je ne suis (re)passé à Reykjavik uniquement pour tester un burger vanté par le guide du routard.
Et comme décrit, dans un petit bâtiment au style art déco, un restaurant de burger, qui vaut effectivement le détour !
Deuxième étape de mon road trip, Akranes est une ville portuaire offrant suffisamment de services (camping, stations, supermarchés ..) pour servir de point de chute et de ravitaillement avant d'entamer un voyage vers le nord de l’île, où les villes se font plus rares.
J'y ai donc passé ma première nuit, dans le camping municipal en bord de mer, un endroit assez magique sublimé par un coucher de soleil.
Le lendemain je commence mon périple par le phare d'Akranes, quelques courses, et prends la route vers une destination que je pensais inconnue...
Je pensais découvrir un phare proche d'un endroit que j'avais déjà visité en 2015, il était en réalité bien plus proche que ce que j'imaginais, à tel point que je l'avais déjà vu à l'époque ! ... (mais pas photographié, ouf !)
Le phare de Malarrif est situé sur la côte sud de la péninsule de Snæfellsnes, dans le parc national de Snæfellsjökull, dont le volcan sert de toile de fond.
De ce volcan, d'immenses champs de lave descendent vers la mer, offrant un paysage désolé et chaotique, caractéristique du passé mouvementé de la région, et de la menace qui pèse encore sur l’île !
A proximité du phare, et surement plus connu, se trouvent les majestueuses falaise en basalte du Londrangar et ses deux fameux pics rocheux.
Etape non prévue, mais c'est tout le plaisir du road trip !
J'ai aperçu la cascade de Svödufoss au loin et si j'avais roulé dans l'autre sens, je ne l'aurais probablement jamais vue ...
Ce site touristique est facilement accessible en voiture (c'est un chemin non goudronné malgré tout), suivi d'une petite marche pour avoir une vue sur la chute d'eau.
Plusieurs sentiers permettent de s'en approcher et d'aller à son sommet, mais je ne l'ai pas fait, n'ayant pas prévu de rando de quelques heures dans mon programme.
Lieu atypique et incontournable, la montagne de Kirkjufell étonne par sa solitude et sa majesté.
Il y a également à proximité une cascade, qui offre une vue exceptionnelle avec la montagne en arrière-plan (mais l'endroit est relativement connu, attendez-vous à ne pas être seul ...).
J'ai ensuite repris la route pour plusieurs heures, en direction du port de Hofsós, vanté par le guide du routard.
Je partais pour 2 heures de routes, enfin route ...
L'une des particularités de l'Islande réside dans son réseau routier : la route 1, principale artère de l’île, vous garantit une belle route goudronnée et avec de la visibilité (du moins par beau temps, il est conseillé de visiter régulièrement road.is pour être informé de la météo et l’état des routes, qui peuvent être fermé en hiver ! )
Mais une fois hors de la route 1, il est probable que l'asphalte cède sa place à une piste en terre, gravier ... dans des états relativement variables ! Et parfois la transition se fait d'un coup, au milieu de nulle part, sans raison ... (J'ai même vu 2 km de route parfaitement goudronnée, avec barrières et marquages, au milieu d'une piste dans un état déplorable ... J'en cherche encore l'utilité ! )
À noter que la quasi-intégralité du réseau est accessible en voiture, néanmoins, un SUV (ou mieux) est conseillé si vous prévoyez de faire beaucoup de pistes. Seules les routes F sont interdites aux véhicules non 4x4, et à juste titre !
Je suis donc parti pour 2h de piste en terre et gravillons, traversant des petits fjords et autres paysages magnifiques jusqu’à ... une crevaison !
Et une propre, pneu bien à plat !
Heureusement qu'il faisait beau, j'ai mis la roue de secours et suis reparti vers la ville la plus proche, pour vérifier la pression des pneus car l'indicateur n’arrêtait pas de sonner et je devenais parano, ainsi que pour dormir, car il était déjà plus de 20h.
Après mon épisode de mécanique improvisée et une bonne nuit au camping municipal de Hvammstangi, je reprends la route (une vraie cette fois) vers Hofsós, toujours en traversant d'incroyables fjords aux montagnes enneigées.
J'avoue avoir été déçu par cette ville, le port est mignon et mérite qu'on en fasse le tour, mais le reste de l'endroit est dénué d’intérêt (si ce n'est le paysage entourant la ville, qui lui vaut clairement le passage !)
À l'exception de la piscine municipale, piscine extérieure chauffée, avec une vue imprenable sur le fjord, l'un des meilleurs moment de mon voyage !
Autre fun fact islandais, dans les douches des piscines, il est impératif de se doucher intégralement nu, disons que ca surprend !
La prochaine étape est la ville portuaire (je le précise encore, mais une grande majorité des villes islandaise est au bord de l'eau, et l'économie a longtemps été basé sur la pêche) de Siglufjörður.
Je me suis une fois de plus fié au Routard, qui recommandait les maisons colorées du port ... J'en ai vu 3, pas incroyable non plus !
Une fois de plus le voyage compte plus que la destination (mais mon avis est totalement subjectif !)
Je reprends la route vers Akureyri, à travers des tunnels étroits et sombre, pendant quelques kilomètres !
Ville de taille moyenne pour quelqu'un venant d'un pays densément peuplé, cette ville de 19000 habitants est en fait la 4ième du pays !
Elle offre donc tous les services nécessaire au voyageur (centres commerciaux, stations services, réparateur de pneu ! ...) et même plus encore, le centre ville est bien achalandé et assez fréquenté !
(En parlant de pneu, une assurance peut être proposée par votre loueur couvrant le remplacement ou réparation, à plus de 150€ le pneu Michelin pour un petit van, il faut y réfléchir ! - assurance facturée 7€/jour chez mon loueur )
Je vous conseille la visite du jardin biologique de la ville, assez petit mais inattendu dans un pays au climat si rude !
Oh, et si vous continuez votre route vers l'est, un nouveau tunnel a été inauguré début 2019, et le passage est payant. Cependant, la taxe est uniquement payable par internet, majoré si non payé dans les 3h, et surement majoré également par votre loueur ! (1500 isk pour une voiture, majorée de 1000 si non payé à temps, et majorée de 3000 par mon loueur ! - Mais j'avais lu l'affichette chez le loueur, et déjà prévu de contourner)
Il est heureusement encore possible de contourner le tunnel, et outre l'aspect financier, le paysage vaut largement le détour ! - 13 minutes et 12 km par le tunnel, contre 24 minutes et 30 km en passant par les routes 83 et 84 -
La cascade de Goðafoss fait partie des plus connues d’Islande, je devais donc y faire un passage.
Il y avait étonnamment peu de monde malgré un grand et récent parking, mais la météo était peu clémente, le ciel gris avec un vent assez violent ...
J'aurais pu y passer plus de temps, mais le brouillard puis la pluie s'en sont mêles, le paysage est tout de suite moins beau ...
Mais les quelques heures de routes m'ont donné l'impression d'être transporté en terre du milieu !
J'en ai profité pour visiter les formation volcaniques de Dimmuborgir - châteaux sombres - qui, s'il n'y avais aucune végétation, donnent l'impression de voyager au Mordor !
Je suis ensuite reparti vers une autre cascade, en traversant des paysages quasiment martiens !
Cette imposante chute d'eau est dans un endroit assez isolé, mais la vue le mérite ! Un peu de route en plein désert et 1km à pied vous emmène au bord du précipice.
Le débit et la taille de la cascade sont réellement impressionnants ! A tel point que je vous conseille de mettre des vêtements imperméables, c'est très utile en approchant de la cascade !
Ce port est internationalement reconnu pour l'observation des baleines, mais au-delà de ca l'endroit vaut le déplacement.
Malheureusement, je n'ai pas fait d'excursion, car ce n'était ni au programme, ni au budget, et comme je suis à présent au Québec, j'aurais la chance de me rattraper !
La visite du port en lui-même peut justifier d'en faire une étape.
Musée accolé à l'aéroport d'Akureyri retraçant l'histoire de l'aviation sur l’île, ainsi que l'importance des avions pour son développement.
De nombreux petits appareils, les premiers sur l'ile, ainsi qu'un gros Fokker des gardes cotes, entièrement visitable (!).
Il retrace également l'histoire de grands noms de certaines personnes qui ont marqué l'histoire aérienne de l'Islande, et également l'histoire des compagnies intérieures.
La route menant d'Akureyri à Egilsstaðir traverse de nombreux déserts, mais la variété de paysages est incroyable ! Tantôt lunaire, morne et gris, tantôt des reliefs verdoyant me faisant penser à l’Irlande ou l'Ecosse (ou du moins l'idée que je m'en fait, je n'ai pas encore visité ces deux régions) .
Et bien sur, encore et toujours, des moutons absolument partout, même dans les endroits les plus reculés.
A mes yeux , la localité est un parfait point de chute, car disposant de nombreux commerces, mais je ne conseillerais pas le camping municipal, un peu trop bondé à mon gout. J'ai préféré dormir à Skipalækur (camping et chambre d'hôtes), l'endroit est extrêmement calme, neuf et en prime avec une magnifique vue sur le lac Lagarfljót. (par contre, c'est tout petit !)
Et en parlant du lac, il est une attraction à lui tout seul (mais mesurant 25 km de long, mieux vaut savoir ce que l'on veut voir).
Je suis parti d'Egilsstaðir en direction du village de Seyðisfjörður et du fjord éponyme par ce qui pour moi l'une des plus belles route d'Islande !
Les paysages sont fantastiques, la route est entourée de montagnes enneigées, on y voit de nombreuses petites cascades, et même un lac gelé en passant un col !
On arrive enfin sur le village, un ensemble de maisons colorées niché au fond du fjord.
La route menant à Borgarfjörður eystri donne l'impression d'aller au bout du monde, il n'y a pas âme qui vive sur des dizaines de kilomètres (soit des heures en voiture), dans un paysage montagneux qui débouche sur le petit village ( 100 habitants), qui doit se sentir bien seul en hiver ...
La chose à voir est sans conteste les maisons dignes des hobbits au toit en herbe, datant de 1899.
Il ya également un observatoire d'oiseaux à quelques kilomètres au nord, permettant d'approcher des centaines de macareux et mouettes.
L'endroit est aussi connu pour ses nombreuses randonnées.
À mes yeux plus impressionnants et accessibles que Svartifoss, cette cascade entourée de colonnes basaltique mérite que l'on s'y arrête. Mais le chemin est abrupte, et je n'y étais pas préparé ...
En continuant sur le chemin, apparaît la chute de Hengifoss qui est dans un cirque coloré creusé par la chute d'eau. (comptez une bonne heure de marche il me semble ! )
Je ne pouvais passer à coté du Vatnajökull - glacier des lacs- sans faire une petite photo.
C'est la deuxième plus grande calotte glaciaire d'Europe (alors qu'elle fait déjà 8 300 km2, s'il vous plaît !)
Le paysage au sud du parc naturel du Vatnajökull fait penser à d'immenses lit de rivière, car tout simplement, s'en est !
Lors d'éruptions sous la calotte de glace, celle-ci fond et entraîne un Jökulhlaup - crue brutale -, la dernière importante date de 1996, ou la route 1 fut coupée par l'intensité du phénomène.
L’événement en quelques chiffres (source Wikipedia) :
- Pic de débit de 45 000 m3/s (supérieur au Mississippi) sur une largeur de cinquante kilomètres et une hauteur d'eau de trois à cinq mètres au maximum
- Au total, 3 km cube d'eau se sont déversés hors du glacier
- Le flot boueux (cent millions de tonnes de matériaux volcaniques furent charriés) forma une traînée de quinze kilomètres de long dans l'Atlantique
- Dix kilomètres de la route 1 ainsi que 3 de ses ponts furent détruits et dix autres kilomètres endommagés
la couche de sédiments déposée ont surélevés la plaine de dix mètres par endroits
Je ne l'ai su qu’après, mais cet endroit a été fermé jusqu'en juin 2019 suite à un clip de Justin Bieber, qui a entraîné un afflux de touriste qui ont endommagé la végétation pendant le dégel ...
Je n'ai pas fait le sentier longeant le canyon, mais la vue de celui ci de face est déjà impressionnante !
Le canyon est également apparu dans la série Game of Thrones !
Point de passage obligé sur la route sud, la ville s'est métamorphosée en 4 ans, désormais les petites boutiques et zone vague ont laissé leur place à d'immenses magasins pour touristes ..
Mais ça fait de la ville une parfaite base de ravitaillement avant de continuer vers l'est/nord, les stations, magasin, ou même ville se font rares sur plusieurs centaines de km ! (Ne me demandez pas comment je le sais ...)
Sa plage de sable noir offre un panorama sur les pics rocheux de Reynisdrangar.
A l'ouest de la ville, la plage de Reynisfjara et sa grotte basaltique sont tout simplement incontournables et à couper le souffle.
Ou l'Etretat Islandais, nous laisse contempler une arche de pierre volcanique, mais également donne une vue imprenable sur des plages de sable noir à perte de vue (donnent lieux à de nombreuses photos Instagram ! )
De nombreux macareux y nichent également, c'est pourquoi l'endroit est fermé a certaines périodes de l'année, et le vol de drone strictement interdit !
De même que la montée est interdite aux véhicules non 4x4, mais honnêtement, ce n'est pas la pire piste que j'ai emprunté (et je ne suis pas le seul à m'en moquer ...)
L’inconvénient du sud de l’île, c'est qu'il y a beaucoup de touristes, et surtout en excursion en car, a chaque lieu touristique, des hordes de gens débarquent, et repartent quelques minutes après ...
Mais ça ne m'a pas empêché de faire la photo que je voulais, l'avantage de la pose longue c'est que les gens disparaissent !
La photo est peu parlante, mais l'envers de la photo est un immense parking, rempli de voiture, camper, bus ... Déversant des centaines de personnes !
A quelques kilomètres au sud de la grande ville de Hella se trouve la cascade Ægissíðufoss, quoiqu'elle ne soit pas aussi impressionnante que d'autres, sa facilité d'accès permet d'y faire un rapide détour !
(Enfin quand il ne pleut pas, je suis resté un bon moment dans la voiture, espérant que la pluie se calme, avant d'enfin oser sortir faire une photo)
Endroit peu connu, le phare de Knarrarós est perdu entre les pâturages à chevaux.
D'une architecture audacieuse, c'est le premier phare en béton de l’île, il date de la fin des années 30 et est la plus haute construction de tout le sud de l'Islande !
Ma passion des phares a une nouvelle fois frappé, et une fois de plus la route qui mène au phare de Reykjanes est totalement déstabilisante.
Dans une péninsule de roche volcanique et fortement géothermique, à perte de vue s'étendent des usines et pipeline, dans une atmosphère de vapeur et une forte odeur de souffre !
Je n'ai aucune idée de ce qui est produit ici, mais l'ambiance est surréaliste !
L'Islande ce n'est pas que des paysages, mais aussi toute une faune !
On commence par les iconique Islandais, cheval de petite taille descendants des chevaux Viking qui ont colonisés l'île.
Puis le Macareux Moine, oiseau marin aux couleurs chatoyantes, un des symboles de l'île qui en compte 2 à 3 million de couples !Un bel endroit pour en observer facilement est la formation rocheuse de Dyrhólaey (vérifier qu'ils sont bien présent avant de monter ... encore l'expérience qui parle ) ou également à Borgarfjardarhöfn, un site dédié a l'observation d'oiseaux ! (Mais route d'accès moyennement carrossable, prévoir un suv ... )
Ensuite la Barge à queue noire - limosa limosa pour les intimes - qui niche en Islande et migre en France !
Enfin un autre animal iconique de ce pays, le mouton 🐑 Il y en a littéralement partout ! Même perdu au milieu de nulle part, à des kilomètres de toute présence humaine, on voit des moutons, toujours par groupe de 3-5 !
Et le plus drôle, c'est que bien qu'il y ai des barrières en bord de route, on en retrouve de chaque côté des barrières, et évidemment sur la route, prudence donc ! ⚠️
Je vous laisse juge de l’état de ce glacier, la première photo date d’août 2015, la seconde de Juin 2019 ...(honnêtement, je m'attendais à bien pire ! )
J'ai ajouté à la carte en haut de page les campings que j'ai fréquenté lors de ce road trip, je les recommande tous !
Cependant, les campings du nord de l'ile sont bien moins achalandé que ceux du sud, il faudra prévoir du temps suplémentaire pour acceder aux douches !